Programme

9h30 – Accueil et temps de découverte du forum des associations

10h00 – Mot d’accueil et d’introduction à la journée – Par Florent Souillot et Yves Marry, co-fondateurs de Lève les yeux !

10h30 – Les solutions du Collectif Attention – Témoignage de Marie Costa des Chevaliers du Web, à propos du Défi sans écran – Témoignage de Audray Vinel-Martayan de Nous personne, à propos de l’Appel du 18 juin

11h00 – Table ronde 1 : Attention et jeunesse – Comment protéger les jeunes face aux réseaux sociaux ? Avec Anne-Lise Ducanda, Dominique Boullier, Anne Alombert, Fabien Lebrun – modération par Antoine Mestrallet 

12h30 – Pause déjeuner et forum des associations 

14h00 – Les solutions du Collectif Attention – Témoignage de Samuel Sauvage, président de Hop, à propos du Livre blanc pour la durabilité des produits – Témoignage de Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’environnement 

14h30 – Table ronde 2 : Attention et écologie – Le numérique, allié ou ennemi de la transition écologique ? Avec Fabrice Flipo, Xavier Verne, Joëlle Zask – modération par Kyrill Nikitine 

16h00 – Pause-café et forum des associations 

16h15 – Les propositions du Collectif Attention – Présentées par Marie-Claude Bossière, membre du CoSE et Catherine Lucquiaud, fondatrice de L’ACUNE

16h30 – Table ronde 3 : Attention et politique – Quelles politiques pour une planète menacée par le numérique ? Avec Dominique Bertinotti , Bénédicte Pételle, Emmanuel Maurel, Nelly Garnier et Maxime des Gayets – modération par Juliette Rohde

18h00 – Remerciements et mot de clôture par Yves Marry et Florent Souillot, en présence des associations du Collectif Attention

Les tables rondes

1ère table ronde : Attention et jeunesse 

Comment protéger les jeunes face aux réseaux sociaux  ? 

En quelques années, le temps d’écran des jeunes, à tous les âges, a explosé, atteignant jusqu’à 12h par jour chez les 16-24 ans. Cette captation de leur attention par l’industrie numérique cause des dégâts désormais bien documentés partout dans le monde, en progression constante : pratiques addictives, troubles de l’attention, risques sanitaires et éducatifs, etc. De la même façon, le harcèlement en ligne, le mal-être provoqué par des applications de comparaison sociale ou encore l’exposition à des contenus violents, donnent aux adultes qui les entourent un sentiment commun d’impuissance : comment faire dans ce contexte pour protéger les plus jeunes tout en les sensibilisant aux grands enjeux de notre monde ? 

Ainsi, les révélations de la lanceuse d’alerte Frances Haugen concernant les algorithmes de Facebook tournés vers le profit au détriment de la santé mentale de leurs utilisateurs ont-elles remis au goût du jour les propositions de régulation des grandes plateformes. Quelles sont ces mesures  ? Ont-elles une chance d’advenir et si oui, seront-elles suffisantes ? Quid de « l’éducation numérique », qui promeut l’hyperconnexion au lieu de la combattre  ? 

Les intervenants :

– Anne-Lise DUCANDA, médecin de PMI depuis 2002, lance l’alerte en 2017 sur le danger de la surexposition des enfants aux écrans. Avec le collectif CoSE, dont elle est membre fondateur, elle multiplie les conférences et interventions médiatiques pour sensibiliser parents et professionnels à cette urgence de santé publique. En août 2021, elle publie Les tout-petits face aux écrans, comment les protéger aux éditions du Rocher.

– Dominique Boullier, professeur des universités en sociologie à Sciences Po Paris. Il est un spécialiste du numérique depuis 40 ans, a dirigé plusieurs laboratoires et créé un laboratoire des usages du numérique à la Cité des Sciences de Paris, en utilisant des méthodes de sciences cognitives qui comportent des mesures précises de l’attention. Il a récemment publié Sociologie du numérique en 2019 (Armand Colin) et Comment sortir de l’emprise des réseaux sociaux en 2020 (Le passeur éditeur).

– Anne Alombert est maître de conférences en philosophie à l’Université Paris 8 et membre du Conseil National du Numérique, au sein duquel elle a co-piloté le rapport « Votre attention, s’il vous plaît ! Quels leviers face à l’économie de l’attention ? » Ses recherches portent sur la question de la technique et des technologies contemporaines, à partir notamment des travaux de Gilbert Simondon, Jacques Derrida et Bernard Stiegler.

– Fabien Lebrun, est docteur en sociologie, membre de la revue Illusio, et l’auteur de On achève bien les enfants. Écrans et barbarie numérique (Le Bord de l’eau, 2020). Il prépare un ouvrage sur l’exploitation criminelle de minerais au Congo (RDC), indispensables à l’industrie numérique.

Le modérateur : 

Antoine Mestrallet est co-instigateur d’hérétique, une organisation qui pense, crée et transmet des numériques alternatifs, émancipés de la doxa de la Silicon Valley. Il enseigne à Sciences Po sur le thème des idéologies sous-jacentes au développement du numérique. Il est membre du Conseil d’administration de Lève les Yeux.

2ème table ronde : Attention et écologie

Le numérique, allié ou ennemi de la transition écologique ?

Alors qu’enfin un consensus émerge sur la gravité de la situation écologique au sein de la société, le débat est encore balbutiant sur les solutions les plus pertinentes pour préserver le vivant. Le « progrès technologique » permettra-t-il de préserver les modes de vie occidentaux dans une croissance devenue « verte » ? Ou faut-il au contraire envisager sérieusement la « décroissance », et ses inéluctables bouleversements ? 

Pour les tenants de la « croissance verte », le numérique a un rôle déterminant à jouer grâce à la « dématérialisation », et à l’intelligence artificielle, facteur d’efficacité énergétique. Pour d’autres, le coût en ressources naturelles et en énergie, ou encore l’accumulation de déchets électroniques provoqués par la numérisation du monde, permettent d’en douter. De plus, la captation permanente de l’attention semble aggraver une déconnexion des individus à ce qui les entoure et à eux-mêmes, une diversion de l’attention autant qu’une insensibilisation.

Dès lors, que faire  ? Des associations et des chercheurs réfléchissent à des solutions pour un numérique plus « responsable » ou « éthique », d’autres pensent qu’il faut « ranimer les braises du vivant » (B. Morizot), quand les technocritiques prônent une véritable « désescalade technologique ». Quelles mesures concrètes devraient être adoptées pour donner à la technologie sa juste place dans l’inévitable transition écologique ?

Les intervenants :

– Fabrice Flipo est philosophe, professeur à Institut Mines-Télécom BS, chercheur au LCSP / Université de Paris, spécialiste des questions d’écologie du numérique et plus généralement de transition écologique et sociale. Il a récemment publié L’impératif de la sobriété numérique (Éditions Matériologiques, 2020) et La numérisation du monde (Editions de l’échappée, 2021). A paraître : Le développement durable et ses critiques – vers une transition écologique et sociale ? (2022)

– Xavier Verne, ingénieur TélécomParis, membre du Shift Project équipe Sobriété Numérique, agrégé de mathématiques et passionné de sciences. Il occupe actuellement le poste de directeur Numérique Responsable à la SNCF.

– Joëlle Zask, spécialiste du pragmatisme et de philosophie sociale, enseigne au département de philosophie de l’Université Aix- Marseille. Dans ses derniers travaux, elle établit des relations étroites entre l’écologie et l’autogouvernement démocratique. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages aux éditions Premier Parallèle, dont Quand la forêt brûle (2019) et Zoocities – Des animaux sauvages dans la ville (2020). Son dernier ouvrage, paru en février 2022, s’intitule Écologie et démocratie.

Le modérateur : 

Kyrill Nikitine est auteur journaliste indépendant (« Télérama », « Science & Vie », « Revue des Deux Mondes », « L’Éléphant », « Le Débat »…). Il étudie les phénomènes socioculturels et sociobiologiques liés aux progrès ou dysfonctionnements des techniques humaines. Il travaille actuellement sur son premier documentaire, une histoire de l’automatisation radicale de nos sociétés à travers notre rapport à l’écriture.

3ème table ronde : Attention et politique

Quelles politiques pour une planète menacée par le numérique  ? 

Face aux multiples défis posés par la technologie numérique, du désarroi de la jeunesse aux périls démocratiques en passant par les enjeux écologiques, quelles politiques publiques faut-il mener ?  

Les deux premières tables rondes auront permis de mettre en exergue les propositions portées par la société civile et par certains spécialistes. Cette troisième sera l’occasion de faire débattre des représentants politiques autour de ces thèmes et de ces propositions. A un mois de l’échéance majeure des élections présidentielles, ils présenteront leur vision du numérique dans la société, les solutions qu’ils portent ou envisagent, sous le format d’un échange républicain serein, humain, sans écran interposé…

Les intervenants :

– Dominique Bertinotti, vice-présidente, chargée de l’innovation démocratique de Génération écologie.

– Bénédicte Pételle est députée La République en Marche de la 2ème circonscription des Hauts de Seine.

– Emmanuel Maurel est député européen depuis juillet 2014. Réélu en 2019 pour un second mandat au sein du groupe La Gauche au parlement européen (GUE). Il est membre des commissions Commerce international, Affaires étrangères, Affaires juridiques et Intelligence Artificielle. Il a été entre 2010 et 2014 vice-président du Conseil régional d’Île-de-France, en charge des Affaires internationales, puis de la formation professionnelle, de l’apprentissage, de l’alternance et de l’emploi. 

– Nelly Garnier est élue Les Républicains, Conseillère de Paris, conseillère régionale, déléguée spéciale à la Smart Région et directrice de l’observatoire des crises nouvelles de Havas Paris. Elle est l’auteure de La Démocratie du like paru en janvier 2022 aux Editions Bouquins.

– Maxime des Gayets, président du groupe socialiste au Conseil Régional d’Ile-de-France.

La modératrice :

Juliette Rohde est la fondatrice de l’association Saisir, une association d’éducation populaire et d’éducation aux médias, elle travaille à la Commission nationale du débat public (CNDP). Après une formation en lettres modernes puis en anthropologie, elle s’est spécialisée sur les questions de participation citoyenne et s’intéresse tout particulièrement aux rapports entre attention et pouvoir d’agir.